Bergerac - 20070722 - Messe et hommage (Morale d'Aristore)

Marc se recueillait avant la messe. Il sentait derrière lui la présence de nombreuses personnes. L’église qui servait de refuge aux familles chassées de leurs maisons par l’inondation, était en ce triste dimanche le lieu du recueillement auprès de la dépouille de Ioda. A l’approche de la messe, la nef était pleine.

Marc se releva et alla saluer Messire Valnor qui était venu de loin rendre hommage à Ioda.


Les cloches se mettent à sonner, Marc pensa un instant au mome qui allait avoir peur, mais l’appel était nécessaire.



((((DING)))) ((((DANG)))) ((((DONG))))

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Bonjour à tous mes frères et sœurs.

Vous êtes nombreux aujourd’hui dans la maison de Dieu. Le ciel nous a frappé durement, cette semaine l’inondation et les maladies qu’elle a entrainé a emporté beaucoup de nos voisins et amis.

Là, devant vous assemblés, git Messire Ioda, que je ne présenterai pas tant son œuvre au service de la ville et du comté fut immense. Mon homélie lui sera dédiée.

Tous ensemble proclamons votre foi en récitant le credo :



Comme chaque semaine, prions pour notre Roi, pour notre évêque Sednax, pour notre comte Sanktuaire, pour notre abbesse Lasardine et tous ceux qui sont dans le besoin ou dans la peine.

Je souhaite que nos prières aillent plus particulièrement vers Commensal, habitant de Castillon et ancien conseiller comtal, et vers Xellas le sergent de police qui eux aussi viennent de nous quitter.

Prions le Très Haut.

Toute la foule se plongea dans la prière. Marc se préparait mentalement à dire l’homélie.

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Finalement Marc monta sur la chaire.

Messire Ioda nous a quitté. En sa mémoire j’ai choisit deux textes d’Aristote. Ioda, par sa vie au service de tous, nous a démontré à quel point il avait fait sienne la morale d’Aristote :

Citation :

Aristote : "Je t’ai enseigné, cher disciple, que la nature d’une chose réside dans sa destination, puisque le mouvement révèle la substance de l’objet. Tu sais donc quelle est la nature de l’homme n’est-ce pas ?"

Le disciple : "Certes, maître, la nature de l’homme est de vivre en collectivité, et cette collectivité prend le nom de cité."

Aristote : "Tout à fait. Le bien de l’homme, c’est à dire ce qui tend à réaliser la perfection de sa propre nature, est donc une vie vouée à assurer les conditions de l’harmonie au sein de la cité. Or, le bien de la cité, est tout ce qui participe à son équilibre, puisque la nature de la collectivité est de se perpétuer. Ainsi donc, tu peux le constater, le bien de l’homme conduit au bien de la cité."

Le disciple : "C’est remarquable !"

Aristote : "En effet, ça l’est. Vois-tu, l’homme ne fait le bien qu’en s’intégrant pleinement à la cité, en participant à la politéïa, et en faisant tout son possible pour en maintenir l’harmonie."

Le disciple : "Alors, cher maître, l’homme de bien est donc le citoyen ?"

Aristote : "Je n’ai pas dit cela, cher disciple. Un esclave peut être un homme de bien, s’il a conscience de sa propre nature d’homme, et qu’il sait se satisfaire de sa condition, car ainsi il œuvre au maintien de l’équilibre de la cité. La politéïa n’est pas que la participation aux assemblées."

Le disciple : "Et bien, cher maître, voilà des réponses qui me satisfont."

Car Ioda avait bien compris qu’il ne fallait pas être comme l’ermite...

Citation :

Aristote : "Comment le saurais-tu, toi qui ne connais pas les autres ? Etre un humain, c'est vivre selon la vertu. Et la vertu est une pratique qu'on ne peut exprimer qu'avec les autres. Tu vis bien certes, mais tu ne pratiques aucune vertu puisqu'il n'y a personne avec qui tu puisses la pratiquer. Tu vis comme un ours, indépendant. Mais a-t-on vu un ours faire preuve de vertu ? Tu n'es pas un homme heureux puisque tu n'es même pas un humain. Un humain a des amis, où sont les tiens ?"

Ermite : "Mes amis sont la nature, mes oliviers, mes légumes."

Aristote : "Une véritable amitié se fait entre égaux. Tu es donc l'égal d'un olivier : planté et immobile. Tu survis en marge de la Cité au lieu d'y participer comme le fait tout véritable humain. Je vais donc te laisser prendre racine, adieu !"

C’est le moment mes frères et sœurs de prier pour Ioda qui, j’en suis sur, est sur le chemin du paradis solaire.

Je ne sais pas encore quand ses funérailles seront célébrées, je l’afficherai à la porte de l’église et prierai notre maire de le faire savoir à tous.

Maintenant prions.

Marc s’agenouilla devant la dépouille de Ioda. Tous les fidèles tombèrent à genoux.

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Marc se plaça derrière l’autel et se saisit de la coupe qu’il porta à ses lèvres. Puis il partagea le pain de l’amitié avec les fidèles qui venaient à lui.




Je vous bénis au nom du Très-Haut, d’Aristote et de Christos. Amen.

Allez dans l’Amitié Aristotélicienne !!!

Beaucoup, en sortant, s’inclinèrent devant la dépouille mortelle de Ioda, qui était exposée dans la nef, entourée de quatre grands cierges, les armes, crépées de noir, devant elle.

Citation :

Horaire des messes à Saint-François

Messe dominicale : 10h à 12h

Messe du mercredi : 21h à 22h


En cas de besoin (baptême, mariage, confession...) ne pas hésiter à contacter vos diacres dans leur bureau